Cependant, d’autres manuscrits se distinguent par une couvrure d’un genre tout particulier : les poils de l’animal ont été conservés. Il s’agit des fameux libri pilosi, ou liber pilosus, au singulier : livres poilus. Peu sont parvenus jusqu’à nous : la médiathèque du Grand Troyes et la Bibliothèque de l’agglomération de Saint-Omer en conservent plusieurs.
En ce qui concerne les animaux exotiques, certains sont plus représentés que d’autres dans les manuscrits.
Il est question du Christ en tant que Dieu dans Jean ; c'est pourquoi il commence par sa sublime divinité, en disant : au commencement était le Verbe (Jean, 1, 1) ; pour cela il [l’évangéliste Jean] est représenté par l'aigle, qui vole très haut et à une vue très perçante. Du Christ en tant qu'homme il est question dans les autres évangiles, mais d'une manière différente : […] d'après Jérôme il [l’évangéliste Matthieu] est figuré par un homme, parce qu'il traite de la nativité du Christ. […] d'après Jérôme, [l’évangéliste] Marc est figuré par le lion, parce qu'il traite de la résurrection ; en effet, le lion dort pendant trois jours après sa naissance et le rugissement de son père le réveille, […] ; or le Christ est ressuscité du sommeil de la mort au troisième jour. Dans [l’évangile selon] Luc il est traité de sa sortie du monde et de son sacrifice ; c'est pourquoi il commence par le sacerdoce, à qui appartient l'immolation ; aussi est-il représenté par un gros, animal destiné à l'immolation [le veau ou le bœuf].
Prestigieux manuscrit de l’époque carolingienne, l’Evangéliaire de Morienval a été réalisé au IXème siècle, à l’abbaye de Hautvillers, dans la vallée de la Marne. Conservé à l’abbaye de Morienval depuis le XIIème siècle, il a été acheté par la fabrique de la cathédrale de Noyon en 1868, au hasard d’une visite chez un antiquaire-brocanteur, à Compiègne. Aujourd’hui propriété de la ville de Noyon, il est inscrit à l’inventaire des monuments historiques et figure parmi les manuscrits les plus précieux. La particularité de ce manuscrit reste sa reliure en bois réalisée au Xe siècle qui est l’une des plus belles et des plus originales du Moyen-Âge.
Puis je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des Anciens, un agneau debout comme offert en sacrifice. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre.
Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.
Il attendit encore sept autres jours et lâcha de nouveau la colombe hors du bateau ; elle revint vers lui sur le soir, tenant dans son bec une feuille d’olivier toute fraîche ; Noé sut ainsi que les eaux s’étaient résorbées sur la terre. Il attendit encore sept autres jours et relâcha la colombe ; cette fois, elle ne revint plus vers lui
Bien que proche de la réalité, son modèle pèche contre la rigueur scientifique : il y ajoute sur l'encolure une petite dent de narval, dessine les plis de la peau du rhinocéros comme les plaques de la carapace d’un crustacé, interprète le rendu de la peau de ses pattes comme des écailles de reptile ou de pattes d’oiseau et le dote d’une queue d’éléphant.
L’Armarium, la Bibliothèque numérique du Patrimoine écrit, graphique et littéraire des Hauts-de-France est un projet coopératif entre l’AR2L Hauts-de-France et les structures patrimoniales de la région (bibliothèques municipales, services d’archives municipales et départementales, musées, sociétés savantes, maisons d’écrivain …) qui vise à diffuser, auprès d’un large public, les trésors de notre patrimoine.
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